Vaccination anti-HPV : que penser ?

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Le cancer du col de l’utérus est le deuxième cancer féminin le plus fréquent, après le cancer du sein. C’est le deuxième cancer le plus fréquent chez les jeunes adultes dans le monde, représentant 11,4 % des cancers. Le cancer du col de l’utérus est l’un des rares cancers qui pourrait être largement éradiqué avec la prévention (vaccination contre le HPV) et le dépistage. Malheureusement, il demeure l’une des cinq principales causes de décès par cancer chez les jeunes adultes, ce qui souligne les échecs de nos politiques de santé et les approches actuelles [1]. Chaque année, le cancer du col de l’utérus est responsable de 250 000 morts et 400 000 nouveaux cas apparaissent [2]. Une étude multicentrique menée par le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC) a montré que 93 % des adénocarcinomes et 96 % des cancers à cellules squameuses du col utérin sont attribuables à une infection par le HPV (fig. 1 à 3) [3]. Le HPV est un véritable fléau qui touche les segments de population les plus pauvres dans les pays riches, c’est-à-dire les personnes qui n’ont pas accès aux outils de détection précoce.

L’infection par le HPV est l’infection la plus courante de l’appareil reproducteur et de loin l’infection sexuellement transmissible la plus fréquente. Elle touche davantage la population féminine et peut certes entraîner l’apparition d’un cancer du col de l’utérus mais également d’autres tumeurs malignes (anus, pénis et oropharynx). Elle se transmet par contact sexuel, sans nécessité d’avoir un rapport accompli ; un contact direct, de peau à peau, avec la région génitale suffit. Pour cette raison, le préservatif, même s’il est très utile, n’est pas suffisant pour éliminer le risque de contagion. Ce virus est très agressif et peut se transmettre par le contact avec un linge souillé (un échange de maillot de bain, par exemple). L’incidence du HPV est plus importante chez les sujets sexuellement actifs, ce qui explique pourquoi la vaccination est recommandée pour une population très jeune.

La plupart des femmes entrent en contact avec le virus HPV au début de leur vie sexuelle, avec un pourcentage d’infections très élevé (soit 70-80 % des femmes). L’infection par HPV est habituellement transitoire et la plupart du temps régresse spontanément en 1 à 2 ans, vaincue par les défenses immunitaires (environ 85 % des cas). Elle est également curable à 100 % dès lors qu’elle est détectée à temps [4].
L’infection persistante par HPV est une condition nécessaire à l’évolution des lésions précancéreuses et du cancer. Le tabagisme, l’utilisation prolongée de contraceptifs oraux, un nombre important de partenaires, l’infection par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) et un nombre élevé d’enfants sont des facteurs propices au développement[...]

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À propos de l’auteur

Consultant dans le domaine de la politique de santé du Gouvernement Princier de Monaco. Département des Affaires Sociales
et de la Santé, MONACO.